Le révérend Paul Adam Jackson aurait bien mérité une religion, même une petite…
Enfant, déjà, il avait pour habitude de réaliser des miracles dans la cour de récréation, ce qui amusait beaucoup ses camarades mais provoqua son renvoi de l’institution.
Il consacra alors sa vie entière à prôner le bien, à tenter de réconcilier les pires ennemis et, sans ménager ses efforts, réussit enfin à rendre le monde meilleur.
Hélas, contrairement à d’autres figures religieuses dont livres, peintures ou témoignages attestent de l’existence, les prodiges du révérend thaumaturge sont passés totalement inaperçus.
Il était grand temps de réhabiliter le révérend Jackson.
Les photographies de ce livre constituent autant de preuves irréfutables de son destin extraordinaire et ont pour unique intention de rendre à ce saint homme toute la place qu’il mérite dans l’histoire des religions.
Un jour que Paul Jackson se promenait dans le désert, il y rencontra un chat. Le chat avait très faim. Paul Jackson souleva une pierre sous laquelle logeait un poisson frais et frétillant. Il donna le poisson au chat qui le mangea goulûment. Le chat grossit et devint un lion. Le lion mangea Paul Jackson qui disparut en disant « bon appétit ».
« Pour vivre heureux, vivons caché ! » se plaisait à répéter le révérend. Souvent, pour rester discret et anonyme, Paul Jackson utilisait une troisième main pour dissimuler son visage.
Cette troisième main lui permettait également de compter sur ses doigts jusqu’à quinze.
Le 6 mars 1913, le révérend Jackson passait à travers le temps et ne réapparut qu’une semaine plus tôt.
Le 17 janvier 1931, le révérend Paul Jackson célébrait le mariage d’Alexander Calder et de Louisa James. Pour le remercier, l’artiste lui offrit une de ses sculptures.
Malgré un vent à décorner les bœufs, malgré les bêtes féroces alentour, il parvint à tenir le mobile en équilibre pendant une journée entière.
Ce miracle est la preuve d’un lien de parenté évident entre Paul Jackson et le Tout-Puissant.
On découvrit la grossesse de Paul Jackson lorsqu’elle dépassa sa quatorzième semaine.
Cliniquement impossible, cette procréation était forcément divinement assistée. Le 29 août 1958, à l’âge de 76 ans, Paul Jackson mit au monde dans d’affreuses douleurs un petit Michael, dont on a perdu la trace.
Le 9 mai 1934, ne voyant rien venir,
le révérend Paul Jackson prenait de la hauteur.
Le livre, édité en 2015, est en vente (ou à commander) dans toutes les bonnes librairies.
Ou bien directement chez l’éditeur, aux éditions du Bec en l’Air : http://www.becair.com